
Quand l’Ontario interdisait le français dans ses écoles
Quand l’Ontario interdisait le français dans ses écoles
Par Victoire Lemoigne : Publié le 23 février à 07h00, mis à jour le 24 février à 12h04 – Le FIGARO
« LE FRANÇAIS DISPARU» (2/4) – À la fin du XIXe siècle, la francophonie canadienne est marginalisée de manière brutale. Si le français perdure aujourd’hui, c’est grâce à la résistance organisée de ses locuteurs qui voient dans la langue davantage qu’un simple moyen de communiquer.
«Certains s’acharnent à répéter que l’Amérique du Nord est un espace unilingue et anglophone, que préserver le français y est peine perdue. Que démontre au contraire l’histoire ? Que les 70.000 colons français du XVIIIe siècle en Nouvelle France sont 10 millions aujourd’hui», s’enthousiasme depuis l’Ontario l’historien Serge Dupuis, auteur de Deux poids deux langues (Septentrion). L’histoire du bilinguisme franco-anglais au Canada fut un fleuve aussi intranquille que le Saint-Laurent, dont l’affluent principal, la rivière des Outaouais, entre le Québec et l’Ontario, joue un rôle déterminant dans la découverte du continent.
Extrait de l’éditeur Septentrion :
En 1763, la Grande-Bretagne prend possession du Canada. Après une période d’accommodation marquée par la volonté de certains d’assimiler les Canadiens français, ces derniers se regroupent pour faire reconnaître leur langue. Commence alors une longue histoire au cours de laquelle différentes conceptions de la dualité linguistique se succèderont.
Serge Dupuis souligne l’inégalité des rapports de force entre le français et l’anglais, puis les efforts déployés par l’État fédéral, le Québec et les autres provinces pour rétablir une certaine équité ou, dans les moments malheureux, marginaliser la langue de la minorité.
Cette synthèse suit l’évolution du bilinguisme franco-anglais au Canada, de la Conquête jusqu’à nos jours, en mettant de l’avant les tendances qui se sont imposées et les évènements marquants.